Depuis quelques années, les tours à condos poussent comme des champignons et la tendance ne semble pas vouloir s’inverser. Le marché des acheteurs pour ce type de produit immobilier est très varié : jeunes professionnels, célibataires, couples sans enfants, préretraités, personnes âgées et parfois même des familles.

Néanmoins, puisque peu de familles s’intéressent aux condominiums, les poussant à se désintéresser de la métropole, on est en droit de se demander s’il ne serait pas plus profitable de bâtir des maisons plutôt que des condos.

Question d’espace

Comme les condominiums peuvent être construits en hauteur et compter plusieurs appartements, ils permettent de densifier la population. De plus, le coût de l’espace sera rentabilisé plus rapidement. En effet, les terrains libres sont rares et petits à Montréal, et ils valent leur pensant d’or, surtout lorsqu’on se rapproche du centre-ville. Il ne serait donc pas rentable pour les promoteurs d’y installer des maisons.

Par ailleurs, puisque les emplacements où il est possible de construire un édifice sont disséminés, les projets résidentiels ne peuvent pas prendre la même forme ni la même ampleur qu’en banlieue, où l’espace est moins restreint.

Question pratique

En contrepartie, bon nombre de lots disponibles se trouvent dans des quartiers commerciaux ou près des artères principales. L’avantage d’un tel emplacement réside dans la proximité des commerces, des services et transports en commun, des éléments que les acheteurs apprécient.

Ainsi, un condo dans l’ouest de Montréal jouira d’un certain prestige, mais celui vendu dans Rosemont sera plus près du centre-ville, donc plus pratique.

Question financière

L’achat d’un condo est également plus intéressant qu’une maison sur le plan financier. En moyenne, les condominiums se vendent moins cher que les maisons unifamiliales. C’est d’autant plus vrai à Montréal, où la valeur des maisons ne cesse d’augmenter. Le profit potentiel à la revente peut être intéressant, mais les prix qui ne cessent de grimper empêchent souvent les familles d’accéder à la propriété.

D’autre part, les condos permettent la densification de la population et augmentent les revenus de la ville. Par conséquent, les taxes municipales seront moins élevées pour un condo que pour une maison avec un terrain. Il suffit de comparer les comptes d’un condo à vendre à Montréal et d’une maison dans le même secteur pour le constater.

Question de communauté

Enfin, malgré ce qu’on pourrait croire, les condominiums peuvent contribuer à développer l’esprit de communauté. Il y a deux raisons à cela. La première est que les copropriétés sont en elles-mêmes des micros-sociétés, puisqu’on y partage des espaces communs avec nos voisins et que les décisions se prennent généralement en groupe. Chacun doit également contribuer aux frais d’entretien.

L’autre raison est que les condos se retrouvent de plus en plus près des secteurs commerciaux. Il est donc simple et facile pour les résidents d’un immeuble de contribuer à la vie du quartier, par exemple en faisant leurs courses chez les commerçants voisins.

En somme, l’étalement urbain étant devenu impossible à Montréal, les condominiums demeurent avantageux sur plusieurs plans. Les chances de voir la tendance s’inverser sont faibles.