C’est désormais acté ! Le confinement en France durera, au moins, jusqu’au 11 mai 2020. Naturellement, les circonstances exceptionnelles imposées par la crise mondiale de coronavirus ont eu des incidences négatives sur plusieurs pans de l’économie un peu partout sur la planète. L’immobilier ne fait pas exception, et on s’attend, en France, à une plongée du marché qui se traduira par une baisse des prix. Qu’en est-il réellement ? Nous dirigeons-nous vers une crise majeure, voir un effondrement du secteur de l’immobilier en France ? La question de pose…
Un contexte global (largement) défavorable au marché de l’immobilier
Les avis sont partagés. Certains pensent que le marché de l’immobilier est assez résilient pour survivre à la pandémie du Covid-19. D’autres, par contre, prévoient un effondrement pur et simple du secteur en France. Les notaires annoncent des prix en baisse de -10 à -15% en 2020, sur fond de projections pessimistes sur le PIB en France. En effet, l’INSEE avait d’abord annoncé une chute du PIB de l’ordre de -3%. Moins d’une dizaine de jours plus tard, il revoit ses projections encore à la baisse et annonce le chiffre de -8% pour 2020. Evidemment, on ne peut prédire avec exactitude quel sera l’impact réel de cette crise sur les performances économiques globales.
La raison est que nous avons affaire à une crise sans précédent, dont ni la durée, ni les retombées, ne peuvent être anticipées. Semaine après semaine, des milliers de personnes perdent leurs emplois. Au 15 avril 2020, le chômage partiel concerne 8,7 millions de personnes. A ce jour, on dénombre pas moins de 14 millions de personnes sans activité en France. Autant dire que les perspectives pour l’économie en général, et le secteur de l’immobilier en particulier, ne sont pas des plus réjouissantes.
Baisse des prix de l’immobilier : bonne nouvelle pour les acheteurs ?
Saviez-vous que le marché français de l’immobilier était l’un des rares à ne pas subir de décote de -30% lors de la dernière crise financière mondiale de 2008 ? Des pays comme l’Italie, l’Espagne, l’Allemagne ou encore les Etats-Unis en ont tous soufferts, mais pas l’Hexagone. Cela pour dire que le marché de l’immobilier en France est assez atypique et possède la réputation d’être solide. Investissement préféré des français, la pierre reste une valeur sûre que les irréductibles gaulois se refusent à brader même lorsque les conditions maco économiques sont dures. Mais aussi atypique soit-il, il y a de maigres chances qu’il puisse échapper aux retombées globales de la crise du Covid-19.
Pour ne rien arranger, le secteur devra aussi faire face à la baisse tendancielle de la demande due à la chute des revenus des ménages français, mais aussi à la forte remontée des taux d’intérêts et à l’inflation. Conséquence : les experts anticipent des baisses de prix qui peuvent aller jusqu’à -30% sur le court et moyen terme. Dans ces premières estimations datant du 14 avril, le FMI prédisait un retour à la normale de l’immobilier (c’est-à-dire à des niveaux similaires à ceux enregistrés fin 2019) vers fin 2022 ! Autant dire que ça ne sera pas demain la veille. Dans ce contexte, une question se pose : la baisse des prix programmée profitera-t-elle aux acheteurs ?
Oui et non, disent les experts. D’une part, en période de crise majeure, l’immobilier n’est plus perçu comme une valeur refuge, encore moins une bonne affaire. Cela se comprend. Qui voudrait acheter un bien immobilier à -10 ou -15% alors que les prix sont susceptibles de rechuter à des niveaux allant jusqu’à -30% peu de temps après ? Avouons que cela serait un bien mauvais investissement. D’autre part, il ne fait point de doute que les investisseurs ont là une belle opportunité de réaliser du profit sur le long terme en achetant des biens immobiliers à prix réduits. Mais combien faudra-t-il attendre ? C’est toute la question qui se pose.