Récemment, les notaires de France ont mis la lumière sur leur étude concernant la valeur verte du logement. Cette étude dévoile la différence de prix qu’il peut y avoir entre un bien immobilier bien isolé et un autre qui ne l’est pas. Quels sont les enseignements principaux de cette enquête ? Frédéric Ducourau nous le fait découvrir.

Comment est calculée la valeur verte d’un logement ?

Ce calcul se fait de manière annuelle. Les résultats de l’année 2022 ont intégré la nouvelle mouture du DPE, entrée en vigueur depuis l’été 2021. Celle-ci est obligatoire quand il s’agit de vendre un bien immobilier et elle permet l’évaluation de la consommation énergétique et de la quantité de gaz à effet de serre émis. Après cette évaluation, chaque logement se voit attribuer une note entre A et G. Les logements classés A sont les plus économes en énergie tandis que ceux classés G sont les plus énergivores.

D’après le Conseil supérieur du notariat, quand un bien immobilier n’est pas bien isolé, son prix doit être plus faible.

L’immobilier fragilisé par le nouveau DPE

L’étiquette énergétique n’est pas la même partout en France. Elle varie en fonction des régions. Pour l’estimation de la décote, les notaires procèdent à l’évaluation des écarts de prix entre un logement bien isolé et un autre qui l’est moyennement. Le rapport du Conseil des notaires a ainsi révélé que c’est en Nouvelle-Aquitaine que les logements ont l’impact énergétique le plus important. Leur prix est inférieur de 19 % à celui d’un bien immobilier isolé comme il le faut.

Dans d’autres départements comme le Centre-Val-de-Loire ou le Grand-Est, le prix des biens mal isolés est inférieur de 14 % à la moyenne. Ce pourcentage est compris entre 11 % et 12 % dans les départements de la Bretagne, la Bourgogne-Franche-Comté, la Provence-Alpes-Côte-d’Azur.

Le prix de vente d’un bien immobilier moins impacté dans certaines régions

En Ile-De-France, le poids énergétique n’influence que très peu le prix d’un logement. Un constat que les experts expliquent par la tension que connaît le marché locatif ainsi que la difficulté qu’éprouvent plusieurs ménages pour se loger. Interrogé à ce propos, le notaire parisien maître Thierry Delesalle explique : « On assiste à plus de négociations sur les prix lorsqu’il s’agit d’une passoire énergétique et la marge de négociation peut aller jusqu’à 10 % ».

Ces chiffres sont restés stables depuis 2020. En tous cas, c’est que nous explique Mr Eon Philippe, un notaire à Montauban. Celui-ci indique : « ces chiffres sont stables, mais nous attendons de voir comment la situation va évoluer en 2022 avec le nouveau DPE qui aura été pratiqué sur une année complète ainsi que les hausses non négligeables du coût de l’énergie qui auront peut-être renforcé l’envie des acquéreurs d’acheter un logement économe ».