3 millions, c’est à peu près le nombre d’étudiants que compterait la France. Des étudiants qui, de toute évidence, ont besoin de se loger, ce qui suffit à justifier la ruée vers l’investissement en résidence étudiante. Les Français, épris de la pierre qu’ils sont, ont tôt fait de reconnaître les multiples avantages qu’il y a à investir dans un logement pensé pour les étudiants. Outre le fait de répondre à la pénurie locative de logements étudiants, ce type d’investissement propose une rentabilité des plus intéressantes, en plus de l’accès à certains dispositifs fiscaux. Toutefois, cela ne veut en aucun cas dire que l’investissement en résidence étudiante est une formule 100% avantageuse. En réalité, elle comporte aussi des inconvénients qu’il y a lieu d’identifier avant de vous lancer. C’est ce que nous allons essayer de vous expliquer dans la suite.

Pourquoi investir dans une résidence étudiante ?

Nous vous le disions, la France compte près de 3 millions d’étudiants (chiffre 2019 – 2020), ce qui se traduit en autant de locataires potentiels. Si les organismes de l’État proposent des logements aux étudiants, ils ne sont évidemment pas en capacité d’ « absorber » tout le flot ininterrompu de jeunes qui arrivent chaque année à l’université. Ainsi, la seule alternative qui s’offre aux étudiants qui n’ont pas eu la chance de trouver un logement en résidence universitaire reste la location ou la colocation. D’où l’intérêt pour l’investissement en résidence étudiante, une formule avantageuse qui permet de développer ses revenus tout en aidant à résoudre la pénurie de logements.

Souvent, l’investissement en logement étudiant répond à des critères spécifiques, notamment en termes de surface, de localisation, de services… Généralement, c’est la garantie d’un revenu pérenne, spécialement dans les grandes villes étudiantes où la demande est soutenue. Et dans un contexte de quasi généralisation du télétravail, consécutif à la crise sanitaire, le segment du logement étudiant semble être celui qui résiste le mieux au changement du secteur immobilier, car il continue à être porté par la généralisation des études supérieures. Et parce qu’un logement étudiant est par définition de petite surface, le fait est qu’il offre une rentabilité supérieure aux plus grandes surfaces. Tout cela est bien beau, mais rappelons que la formule n’est pas sans inconvénients. Et c’est précisément l’objet de ce billet…

Investissement locatif pour étudiants : les inconvénients

Malgré tous ses avantages, l’investissement locatif pour étudiants apporte son lot d’inconvénients et de risques liés à plusieurs facteurs, notamment l’emplacement du logement, sa gestion ou encore le risque d’insolvabilité et d’impayés. Explorons tout cela un peu plus en détail.

Les risques relatifs à l’emplacement de la résidence étudiante

En matière de résidence étudiante, l’emplacement est évidemment clé. En tant qu’investisseur, vous devez donc considérer plusieurs facteurs, notamment la sécurité du quartier, les commodités et services à proximité (commerces alentours, zones d’activité, hôpital, gare…), les transports en commun disponibles, la proximité des universités et écoles… Vous l’aurez compris, l’emplacement du logement intègre plusieurs paramètres qu’il est assez difficile de maîtriser en totalité.

Les risques inhérents au logement

Logement invendable, mal situé, faible demande de location, fiscalité lourde, rendement en baisse… les risques inhérents au logement en lui-même sont nombreux, et sont communs à tout type d’investissement locatif. La particularité de la location pour étudiants est que le risque de dégradation du logement est plus grand. Sans généraliser, la vie d’étudiant apporte son lot de risques à votre logement, entre soirées étudiantes, fêtes et rassemblements.

La gestion du logement étudiant

La location étudiante est par définition synonyme de changement fréquent de locataire, ce qui implique une gestion plus compliquée. En effet, lorsque le propriétaire de la résidence choisit de ne pas confier la gestion du bien à une agence, il doit lui-même y consacrer du temps. De plus, les mois d’été sont non rentables, puisque la grande majorité des étudiants regagnent leur ville d’origine, ou déménagent vers d’autres villes. Cela veut dire qu’il est possible que la rentabilité réelle soit en dessous de ce que l’investisseur attend.

La concurrence

En matière de logement étudiant, il faut savoir que la concurrence est rude, ce qui se traduit par des tarifs plus agressifs. De plus, les étudiants sont par définition volatiles. Chaque année, beaucoup finissent leurs études, tandis que d’autres s’en vont sous d’autres cieux pour continuer leur cursus. Et la concurrence pour les nouveaux venus sur le marché locatif bat son plein !

Le risque d’impayé

Véritable hantise des bailleurs, les impayés sont plutôt fréquents en logement étudiant. Selon les chiffres du ministère du Logement, ils représentent près de 2,5% de la totalité des loyers perçus. Le problème est qu’il est très difficile d’expulser un locataire, ce dernier pouvant recourir à plusieurs dispositifs pour régulariser sa situation et rester dans le logement. L’idée alors pour le bailleur est d’éviter d’en arriver à ce stade.

Investir dans une résidence étudiante : quelles précautions ?

Outre les risques liés à l’investissement en logement étudiant listés plus haut, il existe plusieurs points qui méritent une attention particulière de la part de l’investisseur. En premier lieu, vous devez tenir compte de la compatibilité des critères d’investissement avec les critères fiscaux, et de la durée incompressible de mise en location pour que vous soyez éligible aux réductions fiscales. Sur un volet un peu plus « pratique », veillez à ce que la localisation du logement étudiant dans lequel vous investissez soit proche de chez vous, ce qui facilite la gestion du bien.

Par ailleurs, il faut être attentif à l’inflation des prix d’achat, généralement à cause de la prise en compte des avantages fiscaux éventuels dans le prix de vente. Idem pour la qualité de l’opérateur lorsqu’il s’agit d’une résidence avec services, et aux frais potentiels liés au changement fréquent de locataires, ce qui est très souvent le cas avec les étudiants.