SCPI : Une collecte en net recul en 2024

par | Nov 11, 2024 | Achat / Vente

Le marché des Sociétés Civiles de Placement Immobilier (SCPI) connaît une année 2024 marquée par une forte diminution des collectes. À la fin du troisième trimestre, le constat est sans appel : la collecte brute a quasiment été divisée par deux par rapport à 2023. Retour sur les chiffres clés et les tendances qui caractérisent ce secteur en pleine mutation. Pour cela, on fait le point avec Stellium.

Une stabilité des rendements malgré les turbulences

En 2024, les SCPI ont montré une certaine résilience en matière de rendement. Selon les données communiquées, 35 % des fonds ont maintenu leurs acomptes de distribution au même niveau qu’en 2023, tandis que 38 % les ont augmentés. Cependant, 27 % des SCPI ont réduit leurs acomptes sur un an. Cette hétérogénéité illustre les disparités au sein du secteur.

Le taux de distribution moyen, toutes catégories confondues, s’est établi à 3,44 % pour les trois premiers trimestres, contre 3,25 % pour la même période en 2023. Cette légère hausse s’explique en partie par l’effet des baisses de prix des parts observées en 2023. De plus, certaines SCPI ont tiré profit des ajustements pour acquérir des actifs offrant une meilleure rentabilité locative.

Il est intéressant de noter que les écarts se creusent. Certaines SCPI affichent des rendements modestes de 3 % à 4 %, alors que d’autres, souvent plus agiles, atteignent des taux supérieurs à 8 %. Dans certains cas, les rendements dépassent même les 10 %, grâce à une stratégie d’investissement opportuniste.

Une collecte en chute libre

La collecte brute des SCPI au troisième trimestre 2024 n’a atteint qu’1,1 milliard d’euros, confirmant une tendance à la baisse. Depuis le début de l’année, la collecte brute est en recul de près de 50 % par rapport à l’année précédente.

Les SCPI diversifiées restent les plus attractives, captant environ 70 % de la collecte brute sur ce trimestre. En revanche, les SCPI spécialisées dans les bureaux, autrefois moteurs du secteur, ne représentent plus que 13 % de la collecte. Cela s’explique en grande partie par les baisses de prix significatives qui ont affecté les grandes SCPI historiques de bureaux.

Certains fonds parviennent toutefois à tirer leur épingle du jeu. Par exemple, Corum Origin a collecté près de 80 millions d’euros au cours du trimestre, portant sa collecte totale à environ 223 millions sur les neuf premiers mois de l’année.

Des demandes de retraits qui peinent à diminuer

Malgré une certaine stabilisation des sorties, les parts en attente de retrait demeurent à un niveau élevé. Au 30 septembre 2024, leur montant global s’établissait à 2,6 milliards d’euros, soit 2,9 % de la capitalisation totale du marché des SCPI.

Ces demandes de cession se concentrent principalement sur une quinzaine de fonds, alors que d’autres SCPI n’en enregistrent que très peu. La collecte nette du troisième trimestre a tout de même permis de compenser environ 300 millions d’euros de rachats grâce à de nouvelles souscriptions, atteignant ainsi 807 millions d’euros.