Désormais, les propriétaires de maisons individuelles ou d’immeubles entiers en monopropriété qui souhaitent vendre leur bien doivent se plier à une nouvelle exigence : faire réaliser un audit énergétique. Cette mesure est susceptible de faire grimper les réductions sur les prix de vente, notamment en incitant les vendeurs à rénover leur bien pour améliorer son efficacité énergétique. On fait le point sur le sujet avec ECH AREA.

Une loi entrée en vigueur depuis le 1er avril 2023

Depuis le début du mois d’avril, les propriétaires de logements classés F ou G selon le diagnostic de performance énergétique ont une nouvelle obligation : faire réaliser un audit énergétique avant de mettre leur bien en vente. Cette mesure est susceptible de fournir une meilleure visibilité sur la valeur réelle des passoires thermiques. Les propriétaires de maisons ou d’appartements en monopropriété sont concernés par cette nouvelle exigence, qui évalue les travaux nécessaires pour amener le bien immobilier au moins à la note C. L’audit doit comprendre deux scénarios, l’un pour une rénovation globale, l’autre pour une rénovation étape par étape.

Selon le réseau immobilier L’Adresse, l’audit énergétique devrait augmenter les marges de négociation pour les logements classés F ou G, qui représentent des passoires thermiques. En effet, les décotes sur ces biens peuvent actuellement atteindre de 5 à 20 % de leur valeur. À l’inverse, certains propriétaires pourraient également bénéficier de cette nouvelle obligation s’ils acceptaient auparavant des décotes supérieures à la réalité des coûts de rénovation nécessaires.

Trouver un expert : une tâche qui sera de plus en plus complexe

L’audit énergétique qui doit être effectué avant la vente de biens immobiliers classés F ou G permettra également d’évaluer les économies qui pourront être réalisées grâce aux travaux de rénovation. Les gains potentiels, c’est-à-dire les économies à attendre sur les factures énergétiques, devront être indiqués pour chaque dépense engagée. L’objectif est d’encourager les acheteurs à rénover ces passoires thermiques. Cette transparence sur les coûts futurs devrait également convaincre les banques qui étaient jusque-là réticentes à financer l’achat de ces biens en raison du manque de visibilité sur les coûts de rénovation.

Cependant, il y a également des aspects potentiellement négatifs pour les vendeurs. Tout d’abord, ils doivent trouver un expert pour réaliser l’audit énergétique. Plusieurs options s’offrent à eux, tels que les diagnostiqueurs et les bureaux d’études certifiés, ainsi que les entreprises titulaires du label RGE (Reconnu Garant de l’Environnement). Toutefois, la forte demande pour ces services risque de dépasser l’offre disponible, car la responsabilité de l’expert est engagée par l’audit énergétique. Compte tenu de l’impact potentiel sur les prix de vente, il existe une certaine prudence de la part des experts à accepter ces missions.

Il est difficile de fixer précisément les tarifs pour l’audit énergétique, car il n’y a pas de réglementation spécifique à ce sujet. Cependant, les coûts moyens sont estimés à environ 600 à 700 euros, en fonction de la superficie du logement et d’autres facteurs. Par ailleurs, si vous avez des revenus modestes, vous pouvez bénéficier d’aides allant de 300 à 500 euros de la part de MaprimeRénov pour couvrir les frais d’audit. Il convient de noter que la validité de l’audit est de cinq ans, tandis que celle du Diagnostic de Performance Énergétique (DPE), qui évalue la performance énergétique du logement, est de dix ans.