Le monde est souvent en proie à des sursauts économiques importants. Dans les dernières années, avec la crise immobilière américaine de 2008 et la crise européenne qui a pris de l’ampleur en 2010. Pour les investisseurs, les pertes furent très importantes! Le malheur des uns fait le bonheur des autres, toutefois : à chaque crise naissent de nouvelles opportunités d’investissement dans un autre pays.

Pour celui ou celle qui souhaite placer ses pépètes à l’international, voici une analyse du marché immobilier de quelques pays.

Le Canada : une situation difficile à lire

Dans les dernières années, le ministre Jim Flaherty a tout fait pour ralentir la vigueur exceptionnelle du marché de l’immobilier canadien, qui entraînait une importante croissance des prix. Limite sur le refinancement des hypothèques, réduction de la durée maximale de l’amortissement de l’hypothèque… ces mesures empêchent certains spéculateurs ainsi que plusieurs ménages à la situation financière précaire d’acquérir une propriété. Les résultats sont aujourd’hui saisissants : il y a un surplus évident de condominiums à vendre un peu partout au pays.

La province de Québec fait office de cancre dans ce registre : en 2013, face à la saturation du marché, les mises en chantier ont diminué de près de 20% par rapport à l’année 2012. Ce problème se situe aussi bien au niveau des propriétés neuves que des nouveaux immeubles locatifs et il frappe particulièrement les grandes villes telles que Toronto, Montréal et Vancouver.

Pour les promoteurs : on se retire

Plusieurs promoteurs immobiliers se sont carrément retirés de projets importants, laissant des terrains à moitié construits en attendant que la situation économique s’améliore. Malgré ces retraits, plusieurs projets ne réussiront pas à se vendre à 100% avant plusieurs années. La demande pour les condos abordables est encore plutôt bonne dans les grandes villes; cependant, les condos de luxe (qui sont considérés comme les plus rentables par les promoteurs) ne trouvent plus preneurs.

La plupart des analystes ont prévu que les prix des propriétés n’allaient pas tarder à décroître. Vincent Brousseau-Pouliot, de La Presse, annonce que le prix médian des propriétés a chuté de 2% en juillet 2013. Certaines banques parlent d’un rajustement à la baisse qui atteindra 10% ou plus d’ici à la stabilisation du marché… rien de pire pour réussir à recouvrir son investissement.

Si vous possédez déjà une propriété au Canada, il pourrait être intéressant de chercher à la vendre avant que le repli ne continue. Mieux vaut parfois réduire son gain en capital plutôt que de risquer de faire des pertes importantes! Du côté de Concept D4B, un promoteur immobilier de Laval, on entrevoit toutefois les choses avec optimisme : les condos se situant en marge des grandes villes sont plus abordables et pourraient donc mieux résister à la pression du marché. Il suffit d’éviter la construction au sein des marchés immobiliers les plus compétitifs!


condo a laval

Pour les investisseurs : on y réfléchit

Le surplus de condos et d’appartements à louer profitera à ceux qui envisagent d’acheter une propriété plutôt que de la faire construire. Actuellement, faire un achat pourrait être une mauvaise idée, compte tenu de la valeur présumée à la baisse des propriétés. Toutefois, lorsque la chute de prix prévue par les analystes se sera concrétisée, acheter un condominium à Montréal, Toronto ou Vancouver pourrait être une très bonne idée. La patience est la clé des gains.

La France : l’investissement locatif en décroissance

On rapporte que l’immobilier locatif deviendrait de moins en moins attirant pour les français, suite au dépôt du projet de loi Alur. Au troisième trimestre de 2013, par rapport à 2012, les particuliers auraient réduit leur acquisition de logements anciens de 5.8%. Le but de cette loi est fort simple : dans les zones où les loyers sont trop rares et dispendieux, par exemple à Paris, un prix médian sera fixé et les loyers ne pourront pas le dépasser de plus de 20%. Décriée par la droite (trop sévère) et par l’extrême-gauche (pas assez sévère), la loi Alur n’encourage pas les promoteurs immobiliers à créer plus de logements, malgré la pénurie évidente dans les grandes villes.

L’Allemagne, un marché heureux pour les propriétaires

Ce n’est pas l’ensemble de l’heure qui présente un marché immobilier morne. À Berlin, principale ville allemande, le prix des loyers est carrément en train de s’enflammer. C’est une ville qui présente 80% de locataires (par rapport à 20% de propriétaires immobiliers), ce qui plaira aux investisseurs locatifs. L’arrivée de nouvelles entreprises et d’immigrants qualifiés causent de grands changements démographiques qui affectent grandement les besoins allemands pour de nouvelles propriétés.

On dit que d’ici à 2020, la métropole accueillera près de 130 000 foyers supplémentaires. Comme Berlin ne prévoit pas pour l’instant de construire de nouveaux logements, les investisseurs immobiliers pourraient eux-mêmes se charger de la tâche. Les hausses de loyers sont limitées à 15% sur une période de trois ans : c’est une plus-value qui est très intéressante si vous vous dépêchez d’y acheter un immeuble locatif.