Septième plus grand hôpital de France, le Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Montpellier veut faire peau neuve. Il se veut spacieux, moderne et contemporain afin de combler toutes les attentes de ses hôtes et de la population en général. C’est ce que laissent comprendre les visions de ses dirigeants, dévoilées en février 2021 dans un livre blanc de 83 pages. Cet article revient sur les détails de cet important projet.

Deux décennies pour relever un nouveau défi

La construction du nouveau CHU de Montpellier s’étend sur 20 ans et s’achèvera donc à l’horizon 2040. Déjà en cours depuis 2020, son budget s’évalue à près d’un milliard d’euros. C’est un gros investissement pour Montpellier digne d’un projet ambitieux avec, à la clé, un hôpital de référence respectant toutes les normes sanitaires. Désormais, ce dernier sera prêt pour pallier toutes les éventualités en matière de santé.

La répartition du budget du nouveau CHU de Montpellier

La durée du projet est scindée en deux grandes périodes :

  • la première décennie allant de 2020 à 2030 comprend l’essentiel des travaux à mener. Elle concentre à elle seule la moitié du budget, soit environ 500 millions d’euros ;
  • la deuxième décennie allant de 2030 à 2040 dont les travaux coûteront près de 450 millions d’euros.

Les démarches sont en cours afin de réunir tous les fonds nécessaires. À juste titre, le CHU de Montpellier a sollicité des aides dont le montant pourrait être évalué à 355 millions. En outre, il compte profiter de la reprise de la dette des hôpitaux pour récupérer une somme de 71 millions d’euros. D’autres actions sont également en cours pour constituer cet énorme budget.

Les grands axes du projet

La réalisation du projet s’articulera autour de trois axes principaux. Il s’agit :

  •         de moderniser le CHU Montpellier ;
  •         d’envisager une transformation du centre en une structure apte à répondre aux exigences futures en matière de soins, d’enseignement médical et de recherche scientifique ;
  •         d’identifier les différentes possibilités de construction de nouveaux bâtiments.

Les différents travaux à mener

Les travaux seront orientés d’abord vers la réfection, la rénovation et la sécurisation de ce qui existe déjà. Ensuite, il s’agira de mettre en place de nouveaux bâtiments afin de renforcer les capacités et les offres de l’hôpital en matière de prise en charge sanitaire. Qu’en est-il des détails ?

Les travaux de réfection et de rénovation

Ils consistent à réparer les installations défectueuses, rendre neuves les constructions vétustes, améliorer leurs capacités au besoin, etc. Ils comprennent également les travaux d’extension comme celle du pôle cœur-poumon sur 5 niveaux et 4 000 m2 et celle de l’institut de Formation aux Métiers de la Santé.

Les installations sécuritaires

La sécurité nécessitera en tout 81,5 millions d’euros. Ce budget servira principalement à :

  •         mettre en place des dispositifs de protection du CHU de Montpellier contre les incendies ;
  •         mettre en place un système d’endiguement et en installer un autre pour la collecte des eaux de pluie afin de prévenir l’inondation ;
  •         optimiser les performances électriques du centre ;
  •         étendre la centrale d’eau glacée.

Les nouveaux bâtiments du CHU

Plusieurs nouveaux bâtiments verront le jour grâce à ce grand projet d’aménagement. On peut citer :

  •         le nouveau bâtiment des Urgences du CHU de Montpellier : le « nouveau Lapeyronie ». Il sera livré à l’horizon 2035 et abritera aussi le pôle de neurosciences sans oublier les services de pédiatrie, gynécologie et maternité. Avec une superficie de dix hectares, ce sera un immeuble de 7 étages à construire à l’emplacement actuel du parking d’entrée et du centre administratif André Benech ;
  •         le bâtiment unique de biologie médicale bientôt disponible ;
  •         « la Cité des Fragilités » qui est un ensemble immobilier déjà mis en place au sein de l’hôpital de la Colombière et fonctionnel depuis février 2021. Il abritera également le service d’addictologie et le nouveau bâtiment de Soins de Longue Durée et de soins palliatifs. Notons la présence effective dans la Cité, du nouveau bâtiment du département des Maladies infectieuses et tropicales depuis la fin de l’année 2020. Ce dernier couvre une superficie totale de 3 300 mètres carrés environ.

Un retour sur le bâtiment unique de biologie médicale

Un des grands édifices prévus par le projet de construction du nouveau CHU de Montpellier, il devrait être livré à la fin de l’année 2024. Il sera construit à côté de la faculté de médecine, de l’INSERM et du CNRS, dans l’enceinte de l’hôpital.

C’est une position stratégique qui renforce la synergie entre différents acteurs de la santé. Ceci dans l’unique but de faciliter la recherche, l’innovation et la prise en charge des maladies. Ce bâtiment unique concentrera tous les laboratoires de biologie médicale du centre dans un même endroit.

Lancement des travaux

Les travaux de construction ont été officiellement lancés le 10 février 2022 par la pose de la première pierre du futur grand laboratoire de biologie. C’était à proximité du service des Urgences de Lapeyronie en présence du directeur général du CHU, Thomas le Ludec. Il était en compagnie du président de la Commission Médicale d’Établissement du centre hospitalo-universitaire de Montpellier, le professeur Taourel.

Quelques précisions sur le nouveau bâtiment de biologie médicale

Le laboratoire s’étendra sur une superficie de 21 000 mètres carrés pour un budget total de 103 millions d’euros. Il comptera sept étages répartis de la manière suivante :

  • rez-de-jardin : département d’Ingénierie, Cellulaire et Tissulaire + Centre de Ressources Biologiques + première étape des MTI (Médicaments de Thérapie Innovante) ;
  • rez-de-chaussée : réception des prélèvements + Plateau d’Urgence et de Réponse Rapide ;
  • premier niveau : biochimie-toxicologie + immunologie + hématologie + plateforme de cytométrie de flux + plateforme de méthodes séparatives ;
  • deuxième niveau : anatomopathologie + biopathologie + cytogénétique
  • troisième niveau : génétique moléculaire ;
  • quatrième niveau : microbiologie + laboratoire de sécurité de niveau 3 ;
  • cinquième niveau : recherche et innovation ;
  • sixième niveau : recherche et développement (R&D).

Le personnel est estimé à 527 individus pour 8,2 millions d’actes par an. Il se compose majoritairement de techniciens et du personnel médical (y compris les internes). À ces deux s’ajoutent les cadres de santé, les secrétaires, les ingénieurs et les aides de laboratoires.